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chirurgie du genou pierre marie jugnet

Les ruptures sont toujours traumatiques lors de torsion ou lors d’une hyper extension du genou

La stabilité du genou est assurée par des ligaments qui sont des sortes de haubans plus ou moins élastiques maintenant les surfaces articulaires en contact. Le ligament croisé antérieur, situé à l’intérieur de l’articulation, relie la partie antérieure du tibia à la partie postérieure du fémur. Il empêche le tibia de partir en avant et stabilise le genou lors des mouvements de pivot.

Qu’est ce que la rupture du ligament croisé antérieur ?

Les ruptures sont toujours traumatiques lors de torsion ou lors d’une hyper extension du genou (chute à ski, shoot dans le vide…)
Ce ligament quand il est rompu donne une laxité à l’articulation du genou qui peut en fonction de vos activités physiques se traduire par une instabilité articulaire à l’origine de dérobements de votre genou.

Pourquoi une intervention ?

La rupture du ligament croisé antérieur cicatrise mal et souvent de façon non fonctionnelle. Les répercussions sur la stabilité du genou sont donc fréquentes et variables selon les cas et surtout dépendent de la sollicitation du genou. Effectivement, 
certains mouvements (pivots contact), effectués notamment lors de la pratique du sport, ne peuvent se faire sans un Ligament Croisé Antérieur efficace. Cette lésion ligamentaire entraîne donc une instabilité de l’articulation qui peut se traduire par des dérobements du genou.
Ces accidents d’instabilité s’apparentent à des subluxations articulaires pouvant occasionner des lésions du cartilage, des ménisques et des autres ligaments. Ce mauvais fonctionnement dynamique de l’articulation fini par entraîner une dégradation progressive des surfaces articulaires et osseuses aboutissant à l’arthrose.
Le but de la ligamentoplastie du croisé antérieur est donc de retrouver une bonne stabilité de l’articulation grâce à ce remplacement ligamentaire. Ainsi les activités sportives peuvent être reprises dans de bonnes conditions et surtout la dégradation méniscale, cartilagineuse et ligamentaire du genou est évitée. L’évolution arthrosique accélérée est donc stoppée.

Quel type d’intervention ?

La ligamentoplastie du ligament croisé antérieur consiste à remplacer le ligament rompu par un transplant prélevé sur votre genou.
Actuellement 2 types de transplants sont communément utilisés pour remplacer votre ligament :

Le tendon rotulien : on prélève le 1/3 central de votre tendon rotulien avec une pastille osseuse tibiale et rotulienne à chaque extrémité de celui-ci pour permettre la fixation osseuse du transplant.

Le DIDT : on prélève 2 tendons situés à la face interne du genou au niveau de la patte d’oie (le droit interne et le demi-tendineux), ces 2 tendons sont chacun pliés en 2 et ce nouveau ligament à 4 brins remplacera le LCA rompu.

Après avoir préparé le transplant le reste de l’intervention s’effectue sous arthroscopie (à l’aide d’une caméra rentrée à l’intérieur du genou). Cette technique permet de mieux voir les lésions articulaires, de traiter une éventuelle lésion méniscale associée, et surtout de mieux placer le nouveau ligament.

Après avoir fait le bilan des lésions articulaires, les restes du ligament rompu sont enlevés et les tunnels osseux fémoral puis tibial sont effectués conformément à l’anatomie du genou et à l’orientation précise du ligament croisé antérieur
Cette intervention dure en moyenne 45 mn. Le chirurgien préfère effectuer la technique qu’il maîtrise le mieux entre la plastie au tendon rotulien et au DIDT, toutefois, il existe des indications particulières de l’une et de l’autre technique. Il faut en discuter au préalable avec votre chirurgien.

Les suites opératoires

Elles sont généralement simples. Il n’y a pas de conséquences du prélèvement tendineux sur la mobilité du genou. L’hospitalisation est en moyenne de 3 jours. L’appui du membre inférieur sous couvert d’une attelle baleinée est repris immédiatement. Cette attelle est à porter durant une quinzaine de jours jusqu’à ce que les muscles permettent un bon verrouillage du genou.
Il n’y a pas de restriction de la mobilité du genou, la flexion et l’extension doivent impérativement être travaillées rapidement et sans limitation. Une bonne rééducation avec une récupération rapide des mobilités est le garant d’un bon résultat fonctionnel. Toutefois, certaines règles pour le travail post-opératoire sont importantes pour ne pas léser le nouveau ligament, il faut en discuter avec votre kinésithérapeute afin de bien les comprendre et les intégrer.
La marche avec des cannes Anglaises est souhaitable durant les 3 premières semaines afin de soulager votre genou du poids du corps.
En pratique le vélo d’appartement et la natation (crawl, pas de brasse) peuvent être débutés au 45ème jour, la course à pied en terrain plat au 90ème jour, les sports de pivot contact au 6ème mois.
La reprise des activités professionnelles est variable en fonction du métier. Une activité contraignante du genou ne peut être envisagée qu’à partir du 4ème mois.

Les risques et complications

– Un hématome peut se former suite à un saignement intra articulaire post opératoire. En fonction de son importance, une évacuation arthroscopique peut être nécessaire.
– Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post opératoire n’est pas bien prise en charge.
– Une algodystrophie avec déminéralisation articulaire et enraidissement peut survenir et nécessiter un traitement approprié par injections de calcium durant plusieurs mois.
– Une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé sous arthroscopie. Cette complication connue nécessite un lavage du genou et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue avec un suivi du traitement dans le service des maladies infectieuses du CHU de Nice.
– Une phlébite par formation d’un thrombus veineux est une complication non exceptionnelle aux conséquences potentiellement graves. Le suivi du traitement préventif de cette thrombose par injections journalières d’HBPM (Lovenox, Innohep…) est impératif.

Les résultats attendus de votre opération

Généralement, un très bon résultat de l’intervention sur la mobilité et la stabilité du genou est obtenu très rapidement avec notamment une disparition des blocages et des sensations douloureuses d’instabilité. Toutefois, le suivi post opératoire d’une bonne rééducation fonctionnelle est primordial pour parfaire le résultat final.
La reprise des activités sportives se fait généralement dans les meilleures conditions toutefois, le ligament remplacé n’est pas meilleur que le ligament d’origine et une nouvelle rupture peut toujours survenir. Il faut donc rester vigilant face aux risques que représentent les sports de pivot contact comme les sports collectifs, les sports de combat et le tennis.

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