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chirurgie du genou pierre marie jugnet

Les lésions méniscales peuvent être dégénératives ou traumatiques

Les lésions des ménisques sont fréquentes et touchent l’ensemble de la population. Elles peuvent être traumatiques et/ou dégénératives. Elles provoquent des douleurs, des blocages et des épanchements articulaires . Leur traitement est simple et consiste en une résection ou une suture réalisées sous anesthésie locale articulaire et en chirurgie ambulatoire. Le traitement arthroscopique permet un retour très rapide aux activités.

Qu’est ce qu’une lésion méniscale ?

Il existe dans le genou 2 ménisques l’un du côté intérieur (le ménisque interne), l’autre du côté extérieur (le ménisque externe). Ces ménisques sont des fibro-cartilages en forme de croissant intercalés entre fémur et tibia. Ils ont un rôle de cales stabilisatrices du genou et augmentent aussi de façon harmonieuse la surface de contact articulaire.
Ces lésions méniscales sont de 2 types :
– Dégénératives, c’est-à-dire liées à l’usure et au vieillissement du genou.
– Traumatiques, c’est-à-dire faisant suite à une entorse ou à une flexion forcée du genou.
Elles atteignent plus souvent le ménisque interne que le ménisque externe.On les distingue en fonction de leur localisation (corne antérieure, partie moyenne, corne postérieure) et en fonction de leur type (fissure longitudinale verticale ou oblique, radiaire ou horizontale).

Lorsque ces fissures s’agrandissent elles définissent des languettes ou des anses de seau. Ces lésions plus importantes se luxent dans le genou et sont à l’origine, en plus des douleurs, de sensation de corps étrangers mobiles à l’intérieur du genou ou de blocages temporaires ou permanents de l’articulation.

En plus de ces lésions méniscales, il existe 2 autres pathologies distinctes de l’appareil méniscal qui sont : Les malformations et les kystes méniscaux.

Les malformations sont rares et se situent quasi exclusivement sur le ménisque externe. Il s’agit de mégacorne antérieure ou postérieure ou de ménisque discoïde. Ces malformations sont parfois asymptomatiques et il ne faut alors pas les opérer. Parfois elles sont à l’origine de douleurs et il est alors réalisé des méniscoplasties sous arthroscopie.
Les kystes méniscaux sont parfois présents en association avec une lésion méniscale. Ils surviennent plus souvent sur le ménisque externe que sur le ménisque interne. Ils sont souvent traités sous arthroscopie lors de la régularisation méniscale. Un agrandissement de leur orifice articulaire est réalisé pour que le kyste puisse se drainer.

Pourquoi une intervention ?

La déchirure d’un ménisque est douloureuse, plus rarement à l’origine de blocages du genou. Quand cela est nécessaire elle se traite soit par résection de la zone déchirée, soit par réparation par suture. Cette chirurgie est pratiquée sous arthroscopie.
Elle est nécessaire pour traiter la lésion méniscale et éviter la douleur et les blocages. Elle est également nécessaire pour traiter les conséquences possibles de cette lésion méniscale qui sont :
– L’extension de la lésion et donc une dégradation plus importante de l’appareil méniscal. La chirurgie conservatrice devient moins évidente et la résection méniscale plus importante.
– L’apparition de lésions cartilagineuses en regard de la lésion méniscale. Elles sont généralement dues aux luxations répétées de la languette méniscale. Elles sont irréversibles.
– L’apparition d’un kyste poplité en raison des épanchements récidivants de liquide synovial et de l’état inflammatoire chronique du genou.

Quel type d’intervention ?

3 possibilités thérapeutiques s’offrent à nous :

– L’abstention de tout traitement si la lésion est petite et très périphérique ou si elle ne traverse pas totalement le ménisque et quelle survient sur un genou stable, c’est à dire sans lésions ligamentaires.

– La régularisation méniscale qui consiste à retirer essentiellement la  lésion méniscale en essayant de conserver le plus de ménisque possible.

– La suture méniscale qui consiste à réparer le ménisque à l’aide d’ancres ou de flèches résorbables. C’est une intervention totalement conservatrice.

Ces interventions sont réalisées sous arthroscopie par 2 mini incisions de moins de 5 mm par lesquelles on introduit une caméra et les instruments qui permettront de traiter la lésion méniscale. L’articulation est ensuite gonflée d’eau ce qui permet de réaliser un lavage constant et de réduire les risques d’infection.
Ces interventions se font en chirurgie ambulatoire.

 Les régularisations méniscales :

Actuellement 90% des lésions méniscales sont traitées par une régularisation méniscale. Il s’agit d’une simple excision de la partie méniscale abîmée.

Cette intervention dure en moyenne 20 minutes.
Elle se fait dans 70% des cas sous anesthésie locale pure, parfois une neuroleptanalgésie ou une diazanalgésie complémentaires sont souhaitables. Il s’agit d’une injection intraveineuse de benzodiazépines ou de morphiniques permettant une légère sédation si vous ne tolérez pas l’anesthésie locale.
Aucun garrot à la racine de la cuisse n’est nécessaire.

Les réparations méniscales :

La suture d’une déchirure méniscale est possible si la lésion méniscale siège près de l’insertion périphérique du ménisque et quelle se situe dans le pan vertical longitudinal.
Cette suture se fait selon les mêmes modalités générales que la régularisation méniscale. Techniquement la mise en place d’une ancre résorbable permet d’amarrer les fils de suture.
La réparation méniscale est surtout indiquée chez les sujets jeunes et chez les sujets ayant présenté une lésion méniscale suite à une rupture du Ligament Croisé Antérieur. La suture méniscale sur genou stabilisé permettra alors une évolution et une cicatrisation favorable dans les meilleures conditions non seulement du ligament croisé mais aussi de l’appareil méniscal.

 

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

En cas de résection méniscale, la marche avec appui complet est reprise immédiatement. Il n’y a pas de limitation dans les mouvements de flexion-extension du genou.
Une attelle amovible vous sera placée sur le genou en salle d’intervention. Cette attelle a pour but de vous permettre de reprendre la marche avec appui le plus tôt possible, dans les meilleures conditions. Elle sert en fait à palier les petites déficiences musculaires que vous pouvez avoir suite à la chirurgie. Vous pouvez l’enlever rapidement à partir du 3ème jour suite à une résection méniscale. En cas de suture méniscale, le port de l’attelle est conseillé durant 3 semaines voir plus si vous avez eu une chirurgie du Ligament Croisé Antérieur.
Une fois l’attelle enlevée, vous pouvez déambuler librement, monter et descendre les escaliers à votre guise à partir du moment ou vous ne provoquez pas de douleur au niveau de votre genou.

La reprise précoce des activités physiques modérées est possible mais doit impérativement se faire sans douleur.

Dans le cas contraire, l’activité douloureuse doit immédiatement être stoppée et vous devez contacter votre chirurgien.

Des pansements doivent être refaits tous les 2 jours à votre domicile par une infirmière diplômée.

Un traitement préventif de la phlébite est à suivre pendant 3 semaines. Les injections doivent vous être faites par une infirmière diplômée.

La surveillance du traitement comprend des prises de sang 2 fois par semaine pour doser le taux des plaquettes ; vous devez prendre vos dispositions soit avec l’infirmière soit avec le laboratoire d’analyses pour que cette surveillance obligatoire soit effective.

Un rendez-vous est prévu avec Le Docteur JUGNET au bout de 3 semaines, Vanessa sa secrétaire doit vous l’avoir fixé lors de la consultation précédant l’intervention chirurgicale. Dans le cas contraire n’hésitez pas à prendre contact avec elle.

Ce n’est qu’après cette consultation que Le Docteur JUGNET jugera si vous avez besoin de soins de kinésithérapie. Généralement 80% des patients ayant bénéficié d’une résection méniscale, marchent rapidement sans douleurs et sans rééducation. Parfois cependant (20%) en raison d’une petite faiblesse musculaire ou d’une raideur articulaire modérée, une prise en charge fonctionnelle comportant une quinzaine de séances de rééducation est souhaitable.

En cas de suture méniscale, une rééducation sera systématiquement prescrite au bout de 3 semaines surtout si vous avez bénéficié en plus d’une chirurgie du Ligament Croisé Antérieur.

La reprise des activités fonctionnelles normales et non contraignantes peut être envisagée au bout de 3 semaines en cas de résection méniscale, au bout de 6 semaines en cas de suture méniscale isolée et à partir du 3ème mois en cas de chirurgie du Ligament Croisé Antérieur.
La reprise du sport doit attendre la 6ème semaine pour les résections méniscales. Pour les autres interventions cette reprise ne peut se faire avant le 3ème mois mais tout dépend du sport entrepris et de vos souhaits. La décision doit alors être prise avec votre chirurgien qui jugera au cas par cas.

Les risques et complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :

  • Un hématome peut se développer dans votre genou suite à l’intervention et nécessiter un nouveau lavage arthroscopique.
  • Une infection articulaire peut survenir dans les semaines qui suivent le geste arthroscopique. Cette complication reste exceptionnelle en raison du lavage per opératoire. Cependant si un écoulement survient une consultation en urgence avec votre chirurgien est souhaitable. Cette infection sera traitée par un nouveau lavage arthroscopique  accompagné d’une antibiothérapie dont le protocole et le suivi sera réalisé dans le service de Maladies Infectieuses du CHU de Nice. Le traitement peut dans certains cas être long (plusieurs mois) et se solder par un enraidissement articulaire.
  • Une phlébite peut survenir que vous soyez ou non sous traitement anti coagulant. Celle ci se traduit par une douleur dans le mollet . Le diagnostic et le traitement doivent être réalisés rapidement pour une guérison en quelques semaines généralement sans séquelle .
  • Une algodystrophie se traduisant par un enraidissement douloureux. Le diagnostic est fait grâce à la scintigraphie osseuse et le traitement comprend des injections de calcium.
  • Une hypoesthésie cutanée antérieure qui se traduit par un changement de la sensibilité de la face antérieure de votre genou (impression cotonneuse au touché). Ce phénomène est généralement résolutif au bout de quelques mois.
  • Une chondrolyse exceptionnelle peut survenir lors du traitement de certaines lésions méniscales externes. Une déambulation avec des cannes Anglaises est alors justifié jusqu’à asséchement du genou.
  • La survenue d’un kyste poplité douloureux reste exceptionnelle . La symptomatologie disparaît progressivement avec le temps. Certains kystes peuvent persister et devenir gênants ; dans ce cas leur exérèse chirurgicale est souhaitable .
Les résultats attendus de votre opération

La disparition des douleurs, des blocages et des épanchements articulaires est très rapide après l’opération en l’absence de complications.
La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire survient en général à partir de la 3ème semaine.
La marche et les activités physiques sont reprises rapidement et dans les meilleures conditions si l’indication opératoire a été correctement posée.

Pathologies du genou et interventions pratiquées
Traitement de l'arthrose de genou par prothèse totale
Lésions méniscales du genou
Rupture du ligament croisé du genou et ligamentoplastie
L'ostéotomie tibiale de valgisation (OTV)